D'Arman Méliès, on connaissait le folk astral des premiers disques, les miniatures cinématographiques, la poésie surréaliste, et les relectures post-punk du dernier album en date, "AM IV ". A l'évidence, il faudra désormais compter avec lui sur le terrain de l'indie-rock épique et impétueux, avec ce nouvel album sanguin, lyrique et ombrageux, " Vertigone " produit par Pete Prokoviw et Antoine Gaillet.
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Dernier chapitre d'un ambiXeux projet placé sous le signe des grands espaces et de l'héroïsme, Arman Méliès clôt sa Trilogie Américaine avec un album de folk crépusculaire où sa voix, libérée, reprend le premier rôle. Bienvenue à Laurel Canyon. Fermez les yeux, vous êtes en Amérique, troisième et dernière étape du voyage fantasmé d'Arman Méliès. Laurel Canyon brille d'une folk électrique éclairée des expérimentaXons de ses deux disques frères : musiques électroniques pour Roden Crater et post-rock sur Basquiat's Black Kingdom. En traversant Laurel Canyon, préparez-vous à croiser un chant habité, d'une intensité à laquelle Méliès nous avait peu habitués. Comme si l'envie de chair et de sang dans les chansons passait autant par une musique sans arXfices que par cege voix qui prend totalement possession des lieux visités, dans un français au phrasé anguleux, au vocabulaire riche et d'une poésie à la paXne européenne. Des guitares électriques telluriques s'abagent tels des éclairs sur "Laurel Canyon" et "La Mêlée", une pause contemplaXve ramène le calme au milieu de "Modesta" ou durant l'instrumental "Amor Drive". On se perd dans la Bible Belt où un banjo vient nous sauver de justesse dans "La Soif". Tandis que des cordes orageuses à la Ennio Morricone viennent dégager l'horizon de "Météores", chanté en duo avec Hubert-Felix Thiéfaine. Sur les traces d'anglo-saxons indociles comme Neil Young, les Doors ou Springsteen, ce rock dessine les contours des paysages rougeoyants dans une producXon confiée au fidèle de longue date Antoine Gaillet et mixée par Florian Monchatre. À la manière de Bashung, Murat ou Manset, le français ne l'empêche nullement de passer les fronXères pour coller à des volontés soniques aussi libres que ses passions musicales et invesXr les univers de ceux qui l'inspirent. Un autre Méliès l'avait imaginé dans son Voyage dans la Lune et Arman l'a réalisé un siècle plus tard. Au-dessus de son Amérique à lui où sa trilogie, conclue sur Laurel Canyon, plane dans un clair-obscur. Vivre à hauteur de ses rêves, c'était donc ça.
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